
Une métropôle Grand Hainaut rêve ou réalité ?
Et si notre juste combat politique du moment était la naissance d’une Métropole du Grand Hainaut ?
Et si pour nous, habitants du Valenciennois et du Hainaut, ce moment était celui de la mise en œuvre d’une Métropole de plein exercice ?
La loi le permet. L’Histoire du Hainaut en confirme la cohérence. Le pôle Métropolitain en est la préfiguration. Les équipements et les infrastructures principales existent. Ajoutons à cela une densité de population suffisante et une continuité territoriale avérée.
Rien ne semble y faire obstacle.
« Territoires Hainaut » s’est téléporté au 1er janvier 2022, jour de l’avènement de la nouvelle métropole du Hainaut… Rêvons un peu !
2022 restera une date historique. La métropole du Grand Hainaut est désormais gravée sur la carte de France.
1er janvier 2022. Ça y est, c’est fait, suite à plusieurs années de négociation avec l’état, l’ex pôle métropolitain du « Grand Hainaut », par application de la loi MAPAM de 2014, accède au rang envié de métropole, par décret du gouvernement.
Valenciennes, capitale historique du Hainaut, est la ville emblématique de cette aire urbaine de 755.000 habitants et d’un écosystème de plus d’un million d’habitants sur son périmètre transfrontalier. Elle regroupe les villes et agglomérations de Cambrai, Maubeuge, Avesnes-sur-Helpe, Fourmies, Saint-Amand-Les-Eaux, Le Quesnoy, Denain, et Valenciennes.
Pour l’équilibre territorial de la région des Hauts de France, il a été reconnu comme stratégique de créer un territoire avec quatre aires urbaines aux compétences élargies : Amiens, Arras, Dunkerque et Valenciennes, en parfaite complémentarité et synergie avec la métropole européenne de Lille.
C’est l’épilogue d’un dossier maintes fois traité dans l’histoire, depuis la création des départements en 1790. L’idée de la création d’un département du Hainaut a été repoussée à plusieurs reprises pour des raisons plus ou moins objectives. Dernière tentative en date, fin des années 90, sous l’impulsion de Jean-Louis Borloo, alors maire de Valenciennes, le département du Hainaut a été de nouveau réclamé. Puis, l’idée a été abandonnée car non adaptée aux objectifs des institutions de l’époque, objectifs qui allaient finalement déboucher 20 ans plus tard sur la loi MAPAM
Retour à la genèse de cette belle histoire…
En préambule, remercions Valérie Létard, qui, la première, dès 2011, a milité pour la création d’un pôle métropolitain regroupant les 9 communautés d’agglomération du Hainaut Cambrésis. Malheureusement, les limites de compétence d’une telle structure et son absence de représentativité véritable la rendaient « inoffensive » sur les grands enjeux structurels et stratégiques.
Il reste que, sans cette initiative, convaincre les élus de toutes couleurs politiques de la nécessité vitale de la création d’une métropole aurait, sans aucun doute, été plus difficile à réaliser. Ce n’est qu’après plusieurs années de travail en commun que cette perspective a pu être largement partagée et s’ancrer dans les esprits.
Retour en ce début d’année 2019 où l’analyse est désormais partagée par de nombreux observateurs : Le Grand Hainaut a les atouts pour créer une métropole et faire de ce rêve un grand dessein collectif pour les années futures. Une majorité d’élus exprimaient alors leur volonté de le faire aboutir : « La métropole du Grand Hainaut renforcera notre identité territoriale. Elle apportera une nouvelle visibilité à toutes nos initiatives et valorisera notre dynamisme socioéconomique. Point primordial : elle nous offrira un accès à un espace d’influence lisible en France et en Europe. Il FAUT en être ».
Le Hainaut a tous les atouts en mains et la stratégie politique est donc d’ores et déjà amorcée. Pendant 3 années, les élus vont alors mener un intense travail de lobbying pour accéder au « graal ».
Un Résultat hautement stratégique et bénéfique pour la population du Hainaut.
Le dossier est solidement étayé, en premier lieu par le poids démographique de la future métropole. Avec ses 755 000 habitants, cette aire urbaine se positionne comme la 10ème métropole française, devant Rennes et juste derrière Nantes et Strasbourg.
Deuxième atout majeur, le poids économique de la future collectivité qui dispose d’un tissu d’entreprises, et de filières industrielles que beaucoup lui envient.
La présence de multiples acteurs économiques n’est évidemment pas due au hasard. Sur le plan de la santé, le Groupement Hospitalier de Territoire regroupant les 12 établissements du Hainaut a en effet permis la labellisation d’un Centre Hospitalier Régional. Le Hainaut a ainsi fait la preuve de sa capacité à mutualiser les forces de chacune de ses composantes, tout en permettant à toutes de se développer. En d’autres termes, quelle que soit le lieu où elle s’implante, une entreprise du Hainaut est certaine que ses salariés bénéficieront de soins de la plus haute qualité.
Sans oublier que l’entreprise qui s’implante dans notre nouvelle métropole a la possibilité de trouver sur place un personnel idéalement formé, grâce notamment à l’Université Polytechnique des Hauts de France et ses multiples laboratoires, en parfaite cohérence avec le tissu industriel présent ou à venir.
A cela s’ajoutent : des infrastructures routières, fluviales et ferrées de tout premier plan ; une relation transfrontière fructueuse ; une richesse culturelle indéniable et des fleurons associatifs et sportifs. Tout cela participe à la cohésion de l’ensemble. Une identité commune existe déjà et ses couleurs sont portées à un haut niveau. C’est presque anecdotique mais, depuis deux ans, progressivement, les panneaux de toutes les gares et lieux emblématiques du territoire font désormais mention de l’appartenance au Hainaut…
Nos élus se sont encore appuyés sur une situation géographique exceptionnelle. L’un des points forts du dossier : l’Escaut, axe de développement dense et fertile à l’est de Lille, en liaison directe avec les grands ports de l’Europe du Nord (à fortiori après l’ouverture du Canal Seine / Escaut, prévue en 2026).
Autant d’éléments et de critères qui ont permis de rencontrer les objectifs de décentralisation affichés par l’état et ont autorisé la reconnaissance du territoire du Grand Hainaut comme une métropole de plein exercice.

Qu’est-ce que cela change ?
Les enjeux sont très concrets. Une métropole récupère des compétences dans des domaines jusque-là gérés par le département et la région. Elle a la capacité d’interpeller l’Etat, comme l’Europe, sans filtre, ce qui lui permet de gagner en cohérence comme en influence.
Par exemple, dans le Hainaut, les transports et les dossiers de mobilité sont pilotés par de multiples réseaux de décideurs. Avec la métropole, il n’y a plus qu’un seul opérateur. C’est la même chose pour la gestion administrative, l’emploi, la santé, la justice, l’université, les technopoles… tout ce qui touche à l’équilibre du territoire. Notre nouvelle Métropole apporte une forte plus-value en termes de cohésion locale et d’économie d’échelle, avec une salutaire mise à plat du millefeuille territorial… le gain de « productivité » est énorme.
Le bénéfice est également indéniable, même si moins palpable à court terme, en terme d’image. Les grands acteurs socioéconomiques présents ont besoin d’un projet territorial d’envergure, parfaitement identifié vis à vis de nos grands voisins européens… et des concurrents plus éloignés. Désormais associées au sein d’une unité urbaine cohérente, et dynamisées par une logique de projet que seule une métropole peut offrir, nos entreprises ont une capacité d’action décuplée.
Voilà la métropole du Grand Hainaut gravée sur la carte de France. Reste maintenant à l’inscrire au quotidien dans l’esprit de ses habitants. Gageons que la fierté aidant, cela se fera tout naturellement et avec enthousiasme !
Le réveil sonne et après avoir émergé, nous nous disons : Cette métropole est finalement loin d’être un rêve…
Aux élus désormais de travailler pour que ce projet devienne réalité.
Notre tour d’horizon des grands acteurs de la société civile et des institutionnels permet d’être optimiste. Tous s’accordent à dire qu’il y a matière et que le dossier a une charpente solide. Tous ont envie d’y apporter leurs compétences.
Avec un tel noyau de bonne volonté, impossible de passer à côté d’une opportunité aussi évidente.
C’est vital pour toutes les villes qui composent ce territoire, comme pour ses grands voisins, lesquels ont tout à gagner à voir le Grand Hainaut améliorer son rayonnement.
Pour cela, le temps presse, et il appartient aux acteurs locaux de poser les bases de ce chantier crucial, sans attendre.
Premier acte de cette fondation : nommer un médiateur pour donner corps à ce grand objectif. Choisissons-le rapidement, l’avenir de la 10ème aire urbaine française en dépend.

Les outils d’une métropole :
- Les outils d’une métropole :
- Il y a d’abord une réorganisation et une optimisation des services existants dans les villes comme dans les agglomérations. Il s’agit de regrouper les moyens, les compétences et faire des économies d’échelle, avec deux grandes finalités :
- Améliorer la qualité des services rendus aux citoyens,
- Faire mieux avec moins, c’est-à-dire mieux utiliser l’argent public.
- La mutualisation aura pour effet l’optimisation et la rationalisation de l’action publique, notamment en supprimant les « doublons ». Elle améliorera aussi la lisibilité des services et des missions assurées par chacune des collectivités, le « qui fait quoi ». Mutualiser doit alors permettre de faire des économies à moyen terme.
- Autres points forts : La création d’une Agence d’Urbanisme et d’une Agence de Développement, outil d’aménagement et de développement du territoire qui manque cruellement aujourd’hui.
Les limites d’un pôle métropolitain :
Le pôle métropolitain n’a rien à voir avec une intercommunalité traditionnelle. Il n’a pas de compétences et peut uniquement mener des actions « par délégation ». Pour le législateur, « Il ne s’agissait pas de rajouter une couche au millefeuille territorial ». Le pôle peut initier des actions dans le domaine des transports et de la mobilité, pour l’attractivité et le développement économique, et pour renforcer les solidarités. Son budget est symbolique et ne lui donne pas de capacité pour financer des projets structurants. Tout au plus, il a un pouvoir d’influence pour appuyer ce qui lui apparait positif pour l’ensemble de son territoire. Un plus tout de même pour les intercommunalités adhérentes : en être membre permet d’être éligible à certaines aides régionales. En résumé, le pôle métropolitain a un rôle plus symbolique qu’opérationnel. Son intérêt, dans le cas du Grand Hainaut, est d’apprendre à travailler ensemble pour envisager, à terme, la création d’une véritable métropole.
Les avantages d’une métropole :
- Les métropoles s’inscrivent dans l’effort de décentralisation entrepris par la France. La métropole ambitionne d’être à la fois assez forte pour gérer des problèmes d’ampleur, et à taille humaine pour rester connectée avec ses administrés.
- Le statut de métropole est accessible aux aires urbaines de plus de 400 000 habitants. Chaque communauté d’agglomération, à partir de ce seuil, peut faire sa demande afin de devenir une métropole. La décision est prise ensuite par décret.
- La métropole est un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre. Elle regroupe plusieurs communes, en parfaite continuité urbaine. Elle a compétence pour conduire un projet d’aménagement et de développement économique, écologique, éducatif, culturel et social du territoire. Le but est d’améliorer la cohésion et la compétitivité, vers un développement durable et solidaire du territoire concerné. Elle valorise les fonctions économiques métropolitaines, ses réseaux de transport et ses ressources universitaires, de recherche et d’innovation.
- Quelques exemples : La ligne de fret Valenciennes/Mons, le maintien des terminus TGV ou un meilleur maillage des TER sont des dossiers qui trouvent leur juste dimension dans une métropole, ce qui augmente les chances de bénéficier d’un arbitrage favorable. De même, la Métropole rend naturelle la reconnaissance d’un Centre Hospitalier Régional. Elle permet encore de soutenir le déploiement universitaire et des unités de recherche, le traitement des dossiers économiques majeurs, et la revendication de l’implantation sur le territoire des centres de décision et des services publics de proximité.
- Devenir métropole c’est un label de qualité et un statut de « grande ville ». C’est « jouer dans la cour des grands » et être maître de ses choix de développement et d’investissement. Ce statut permet notamment d’accéder à de « grands équipements », c’est-à-dire que cela peut booster la réalisation de travaux et même autoriser la réalisation d’infrastructures jusque-là inaccessibles, au moyen de crédits supplémentaires, négociés directement avec les partenaires nationaux et européens.
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